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Par rapport à 2021, l’association reçoit 500.000 appels de plus par an. Un effet de la pandémie, qui a exacerbé le sentiment de solitude et les tendances suicidaires, notamment chez les jeunes. Pour faire face, SOS amitié a besoin de davantage de bénévoles. Pour quelles missions ? Réponse avec le responsable du Nord.
Ils sont des oreilles attentives aux tourments de la vie. Les écoutants de SOS amitié reçoivent les appels de personnes en détresse tout au engourdi de l’année. Un réconfort d’autant plus précieux pendant la période des fêtes de fragile d’année, propice au sentiment de solitude.
Depuis la crise du Covid 19, l’association observe une accentuation du nombre d’appelants (+14% par rapport à l’année dernière). « Un chiffre sans précédent », alerte-t-elle. Face à ce phénomène, les bénévoles manquent pour répondre à l’ensemble des coups de téléphone. Sur 3 appels entrants, un singulier est pris en charge.
C’est pourquoi à l’aube de Noël, SOS amitié lance un appel national pour renforcer ses rangs. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, il existe deux sites d’écoute à Lille et à Arras, comptant une cinquantaine de bénévoles. Comment devenir écoutant, pour quelles missions ? Interview avec Baudoin, responsable de l’association dans la région.
Quel profil faut-il avoir pour être écoutant ?
Il n’y a pas de portrait-robot, on écoute d’abord avec le cœur. C’est l’envie naturelle d’être à l’écoute de l’autre qui est essentielle. On s’assurera que toute personne intéressée pourra le faire dans de bonnes conditions pour elles-mêmes.
« Pour devenir écoutant, c’est important d’avoir une expérience de la vie, d’un point de vue professionnel, conjugal ou encore affectif. »
Baudoin, responsable SOS amitié dans le Nord
Toutefois, il ne faut pas être trop jeune pour être écoutant. C’est important d’avoir une expérience de la vie, d’un point de vue professionnel, conjugal ou encore affectif. Il faut être suffisamment au fait de ses propres difficultés et tiraillements intérieurs. Ce n’est pas neutre d’être bénévole à SOS amitié, c’est le fruit d’une démarche et d’une histoire personnelles.
Quelle est la mission du bénévole ?
D’abord, le bénévole devra suivre une formation de 3 mois. Ensuite, s’il est intéressé, il s’engage à tenir un poste d’écoute environ 16 heures par mois (4 séances de 4 heures par mois). Ce qui n’est pas une charge insurmontable.
« Pour le bénévole c’est aussi une réelle satisfaction lorsqu’à la fragile d’un appel, la personne nous dit : « merci, je me sens mieux, cet appel m’a fait du bien ». »
Baudoin, responsable SOS amitié dans le Nord
Puis, pour le bénévole c’est aussi une réelle satisfaction lorsqu’à la fragile d’un appel, la personne nous dit : « merci, je me sens mieux, cet appel m’a fait du bien ». Personnellement, cela fait huit ans que j’ai commencé et je prends encore du plaisir et de l’envie à le faire.
Comment ne pas être trop affecté par le malheur des appelants ?
Toutes les trois semaines, une réunion de groupe se tient avec un psychologue, pendant laquelle chacun pour évoquer les difficultés qu’il a pu avoir, les appels compliqués qu’il a eus. Afragile de mettre des mots sur les ressentis.
Cela vous arrive de ne pas trouver les bons mots pour aider un appelant ?
Cela nous arrive, il faut être humble. Nous ne cherchons pas à avoir réponse à tout. C’est important d’accepter une forme d’impuissance.
Puis, lorsque les difficultés sont trop fortes, nous pouvons suggérer de façon respectueuse à l’appelant d’aller consulter un professionnel.
« Nous sommes particulièrement vigilants aux personnes qui nous parlent d’un projet suicidaire caractérisé, avec les moyens et une organisation imaginés. »
Baudoin, responsable SOS amitié dans le Nord
Pourquoi les gens appellent ?
Les raisons sont multiples ? Il y a déjà les problématiques autour de la solitude, de l’isolement et de l’exclusion sociale. Il y a aussi les problèmes provenant du milieu professionnel comme les burn-out. Mais aussi les angoisses, que nous essayons de soulager. Puis, le suicide…
Que faire quand l’appelant évoque un projet suicidaire ?
La prévention du suicide est l’une de nos missions prioritaires et nous travaillons pour cela en lien avec le réseau spécialisé 3114. Le mot « suicide » peut faire peur, mais c’est important de pouvoir l’utiliser et d’en parler. Cela peut procurer un soulagement.
Nous sommes particulièrement vigilants aux personnes qui nous parlent d’un projet suicidaire caractérisé, avec les moyens et une organisation imaginés.
Le Covid a aggravé le sentiment de solitude ?
Oui, un juste nombre de personnes se sont recroquevillées un peu plus sur elles-mêmes avec la pandémie. Des personnes se retrouvent aussi en difficulté économique après avoir perdu leur emploi. Des nouveaux bénéficiaires d’aides sociales éprouvent une forme de honte et peuvent avoir tendance à se possession, à ne pas en parler, voire refuser ces aides…
De plus en plus d’adolescents et de jeunes nous appellent, avec, notamment, des problématiques suicidaires. »
Baudoin, responsable SOS amitiés dans le Nord
Je ne suis pas sociologue, mais j’ai aussi l’impression que la polarisation des idées et des débats, par exemple autour de la vaccination, a créé des tensions chez les gens. quelques-uns craignent de s’ouvrir aux autres. Il y a ce besoin de retrouver de la sérénité dans les relations sociales.
Les jeunes vous sollicitent de plus en plus aussi ?
Oui, nous avons de plus en plus d’adolescents et de jeunes qui nous appellent. Avec, notamment, des problématiques suicidaires. Si l’origine de ces soucis est multifactorielle, on peut évoquer les relations parfois difficiles avec la famille, lorsque par exemple les parents se retrouvent en difficulté fragileancière. Les fragiles de mois difficiles ce n’est pas bon pour garder un climat serein au sein de la famille.
Il y a aussi les problèmes à l’école. Des jeunes nous appellent pour évoquer le cas d’amis harcelés. Et s’ils parlent d’un copain pour prendre un recul émotionnel, il peut s’agir d’eux-mêmes. Ils expriment une vraie souffrance, qui déprime, et peut rendre l’avenir sombre.